- Jeudi 10 juillet 2008 au Chambon-sur-Lignon, au Collège Cévenol salle François Lods à 21 heures  La filiation protestante d'un esprit éducatif entre l'Ecole des Roches en Normandie  et le plateau du Chambon-sur-Lignon par Nathalie Duval.

            Nathalie Duval est professeur agrégé (PRAG) à la Sorbonne - Paris IV. Elle a récemment soutenu sa thèse de doctorat, en histoire contemporaine, sous la direction du Professeur Jean-Pierre Chaline. Son sujet porte sur l'histoire de la première "école nouvelle" créée en France, en Normandie : "L'Ecole des Roches, une "école nouvelle" pour les élites (1899-2006)". Elle paraîtra prochainement chez Belin. Elle a, entre autres, co-dirigé avec Arnaud Baubérot Le Scoutisme entre guerre et paix au XXème siècle, L'Harmattan, 2006.

            Ecole prestigieuse qui, dès sa création en 1899, présenta l'originalité d'être un internat laïque ouvert à l'éducation chrétienne de ses garçons issus de familles fortunées de la haute bourgeoisie industrielle et négociante, les Roches accueillirent de nombreux  protestants aux côtés de ses élèves catholiques. Parmi eux, outre une majorité de Parisiens,  des familles de Normandie, d'Alsace,  de  Gironde ou du Tarn... comme c'est également le cas  chez ses promoteurs. Elle mit en oeuvre, selon les indications de son fondateur, le sociologue le playsien Edmond Demolins (1852-1907), une éducation inspirée de principes anglo-saxons de l'éducation dite "nouvelle "car centrée sur l'épanouissement de la personne entière de l’enfant. Son but: le former à l'initiative, à l'auto-discipline et aux responsabilités.
            Par une coïncidence curieuse de l'Histoire, un ancien élève de l'Ecole des Roches, créée en 1899 sur le modèle anglo-saxon, le protestant Daniel Trocmé devint chef de la pension appelée les Roches, au Chambon-sur-Lignon, durant la Seconde Guerre mondiale; il compte parmi les Justes de France. Un autre ancien « Rocheux » se distingua par ses actes de  résistance au Chambon, le docteur Roger Le Forestier.  Ainsi peut-on s'interroger sur la nature d'une filiation, autre qu’homonymique, entre l'Ecole des Roches et le plateau du Chambon-sur-Lignon.


- Vendredi 18 juillet 2008 au Mazet-Saint-Voy, dans la salle des fêtes de la mairie à 21 heures Construire l’Europe de la paix sans oublier sa patrie ; la réponse de pacifistes français et allemands à la première guerre mondiale par Sophie Lorrain.

            Sophie Lorrain est une ancienne élève de l’Ecole normale Supérieure. Elle exerce actuellement les fonctions de maître de conférences en allemand à l’Université Stendhal de Grenoble. Après s’être consacrée dans le cadre de sa thèse publiée à l’Harmattan aux débuts du pacifisme allemand et français de 1871 à 1925, Sophie Lorrain a longuement séjourné  à Berlin dans le cadre d’activités universitaires et culturelles qui l’ont conduite à orienter ses recherches et ses publications sur l’histoire de la RDA et sur l’unification allemande. Elle est l’auteur, entre autres, du Que-sais-je ? sur L’histoire de la RDA.

            Le pacifisme modéré tente de concilier l’inconciliable : établir une théorie et une pratique de la paix entre les allemands et les français sans sacrifier les intérêts nationaux. Tout en s’attachant à mettre en évidence la différence de culture politique entre la France et l’Allemagne dans ce domaine, cette intervention étudiera quelques initiatives pacifistes après la première guerre mondiale et étudiera l’élaboration d’un renouvellement du discours sur l’ « ennemi héréditaire ».


- Mardi 5 août 2008 à Saint-Agrève, salle des Arts et de la Culture à 21 heures Les hauts plateaux du Velay et du Vivarais, en Nord Languedoc, 1598/1799, entre culture de la violence et révolte ouverte contre l’autorité établie par Paul Saumet.

            Paul Saumet est né à Monistrol-sur-Loire. Il a poursuivi des études d’histoire à l’Université de Saint-Étienne. Il est professeur certifié d’histoire et de géographie et docteur en  histoire moderne de l’Université de Saint-Étienne avec une thèse portant sur Les guerres civiles et révoltes contre l’autorité établie en Velay et ses marges, Vivarais et Gévaudan, 1598/1799. Il a été chargé de cours en histoire moderne à l’Université de Saint-Étienne et il est actuellement en poste au Lycée Honoré d’Urfé à Saint-Étienne. Membre fondateur de la société d’Histoire de Monistrol,  il est  aussi résident secondaire au Chambon-sur-Lignon.

            Les hauts plateaux du Velay-Vivarais ont  longtemps formé un bout du monde, une zone de non droit Les populations locales étaient tout autant rudes et frustes que le milieu naturel auquel elles s’étaient admirablement adaptées. Les guerres de religion ravagèrent ces provinces austères, à la foi profonde. Le tissu social en fut déchiré du haut en bas. Ces populations avaient-elles une propension «  naturelle », ou culturelle, à la violence et au soulèvement ? Pourquoi ? Y furent-elles poussées ? Pour quels motifs ? Comment analyser cette violence sporadique des élites comme du petit peuple après les conflits religieux du XVIème siècle ? Quelles sont les racines du phénomène et se poursuivit-il par la suite ? Pourquoi le rejet de la Réforme prit-il ici une teinte particulière ? Quelles en furent les manifestations ? Comment expliquer la déliquescence de l’autorité dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle, ainsi que les liens entre troubles religieux et agitation socio –économique, due à la contrebande armée ? Le haut pays était-il à la dérive en cette fin de siècle, avant même la Révolution ? Comment cette Révolution trouva-t-elle ici l’un de ses terrains les plus âpres, même s’il resta un théâtre secondaire à l’échelle nationale ? Les vieux clivages se rouvrirent-ils à l’occasion de cet énième conflit politico-religieux ? Comment allaient réagir ces hommes habitués à l’insoumission ? Les actes excessifs et parfois fanatiques de ces ruraux brimés dans leur croyance et leurs usages, faisant échos aux soulèvements plus anciens et tout aussi vains de leurs compatriotes réformés, ne reflétaient-ils pas un vieux fond culturel commun ? A y regarder de plus près, bien des attitudes et des modes d’action, que la Seconde Guerre Mondiale et la Résistance rendirent célèbres sur ces plateaux, étaient déjà en germes dans le comportement  discret et farouche de leurs aînés.

 Le texte de la conférence 2008 de P. Saumet (PDF de 130 ko)


 - Mardi 12 août 2008 au Chambon-sur-Lignon, au Collège Cévenol salle François Lods à 21 heures Les Suisses et le sauvetage des enfants juifs (1940-1944) par Marc Perrenoud

            Marc Perrenoud est depuis 1981 collaborateur de différents projets de recherches historiques dont le Dictionnaire historique de la Suisse et, en particulier, les volumes des Documents Diplomatiques Suisses 13 à 17 (années 1939 à 1949). De 1997 à 2001, il a été conseiller scientifique de la Commission indépendante d’experts Suisse – Seconde Guerre mondiale, la fameuse « Commission Bergier ». Depuis 2002, il est historien au Département fédéral des affaires étrangères. Il réside à Neuchâtel et possède des attaches sur le Plateau Vivarais-Lignon.

            De 1940 à 1944, des dizaines de Suisses ont tenté de secourir et sauver des enfants en France. Au Chambon-sur-Lignon et ailleurs, ces efforts ont eu une telle importance que les autorités suisses à Berne ont voulu concilier ces activités avec la politique suisse de neutralité. Quelles étaient les motivations des uns et des autres ? Quelles tensions sont apparues entre les exigences gouvernementales et les activités humanitaires ?

  Le texte de la conférence 2008 de M. Perrenoud (PDF de 475 ko).